Lettre autographe signée « Robert Brasillach » à Thierry Maulnier [Paris, fin des années 1930], 1 p. In-8°à l'entête de l'hebdomadaire Je suis partout Trace de pliure inhérente à la mise sous pli d'époque, petites brunissures aux coins Légères décharges d'encre témoignant d'un pliage de Brasillach alors que l'encre n'était pas encore sèche. Brasillach monnaye une faveur en échange d'un article auprès de son ami Thierry Maulnier, puis le remercie de sa critique favorable sur son ouvrage consacré à Corneille. Réponds tout de suite pour si on te le demande. MAIS (faisons un petit chantage), envoie un article en échange.
Bien amicalement, et merci de tes articles sur Corneille, où je trouve (ce qui ne m'étonne pas) enfin quelqu'un qui a compris. Camarades de banc au lycée Louis-le-Grand, Brasillach et Maulnier, avec six autres de leurs amis, marquent les esprits en publiant Fulgur en 1927, roman-feuilleton policier et fantastique. Si les deux amis cultivent une certaine idéologie maurassienne proche de l'Action française au début des années 1930, la trajectoire idéologique de Brasillach, devenu en 1937 rédacteur en chef de l'hebdomadaire collaborationniste Je suis partout, prend une tournure radicale. Devenu le chantre de la collaboration, il véhicule sa haine des Juifs, du Front populaire, de la République et son admiration du Troisième Reich, dont il a sans cesse espéré le triomphe en France. Lors de la débâcle au printemps 1940, la direction de Je suis partout, dont fait partie Brasillach, est convoquée par la police pour atteinte à la sûreté de l'état, ainsi que nombre d'intellectuels fascistes.L'édition du dernier numéro est confiée en urgence à Thierry Maulnier, collaborateur occasionnel de l'hebdomadaire. Le journal reparaît en 1941 et devient ouvertement pro-allemand. Brasillach fait paraître Pierre Corneille (ici évoqué) chez Fayard, en 1938. La présente lettre est donc nécessairement datée de cette année ou du début de la suivante.