Autographe Lettre Signée

Nicolas de STAËL Lettre autographe signée. Je ne tiendrais pas le coup


Nicolas de STAËL Lettre autographe signée. Je ne tiendrais pas le coup
Nicolas de STAËL Lettre autographe signée. Je ne tiendrais pas le coup

Nicolas de STAËL Lettre autographe signée. Je ne tiendrais pas le coup    Nicolas de STAËL Lettre autographe signée. Je ne tiendrais pas le coup
La librairie Autographes des Siècles est spécialisée, depuis de longues années, dans la vente de lettres autographes, et de manuscrits. Lettre autographe signée à un « cher vieux » [probablement Jacques Dubourg]. Lettre inédite à la correspondance. « Ne dites jamais que j'ai beaucoup de tableaux, ce n'est pas vrai. Saisissante lettre de Nicolas de Staël épuisé par son ouvre de peintre. « Cher vieux, Merci pour votre mot. Je ne tiendrais pas le coup au-delà du 15 mai. Comment voulez-vous que j'ai des toiles suffisament pour que l'on puisse choisir. On achète ce qu'il y a ou l'on n'achète pas, c'est tout. J'ai passé toute ma première bataille à accepter de l'argent avant de montrer quoique ce soit, ça n'est pas bien régulier, mais que faire.

[le galeriste Louis Carré, un de ses plus anciens soutiens]. Vous vous plaigniez de faire dix-huits sermons à la file, je ne peux pas descendre autant de tableaux en six mois.

Ne dites jamais que j'ai beaucoup de tableaux, ce n'est pas vrai. Très gentil, Noailles, peut-être le reverra-t-on [le mécène Charles de Noailles]. En effet, l'expression d'une angoisse intense chez Staël est propre à cette période de la vie du peintre ; celle-ci n'étant pas teintée d'autant de désespoir auparavant.

Un point particulier évoqué ici par le peintre est révélateur de la pression nouvelle qu'il doit supporter, celle du marché de l'art, sur laquelle il s'interroge : On achète ce qu'il y a ou l'on n'achète pas, c'est tout. J'ai passé toute ma première bataille à accepter de l'argent avant de montrer quoi que ce soit.

Ca n'est pas bien régulier mais que faire? Il se trouve alors dans une situation extrêmement délicate : " Courtisé par les amateurs d'art du monde entier, à un moment précis où la peinture ancienne et moderne devient valeurs "spéculative, Staël a passé en juin 1953... Un contrat d'exclusivité pour l'Amérique, avec le célèbre marchand Paul Rosenberg, installé à New-York. C'est aussi, désormais, l'obligation de produire, de satisfaire les demandes pressantes des marchands et des amateurs (1). En effet, les projets d'exposition s'enchaînent en 1955 : au musée Grimaldi pour l'été ; à la Galerie Jacques Dubourg pour le mois de juin ; au musée d'Antibes prévue pour août (exposition qui sera maintenue malgré le suicide de l'artiste) ; et deux projets en Europe : à la Galerie Tooth en Angleterre et au musée de Zurich. Staël travaille plusieurs toiles à la fois, les ouvres sortent trop tôt de l'atelier, allant parfois jusqu'à s'abîmer et à nécessiter des retouches. Il s'interroge dans notre lettre : Comment voulez-vous que j'ai des toiles suffisament pour que l'on puisse choisir?

Cette réflexion fait écho à deux lettres écrites en 1955 à Jacques Dubourg : " Je ne peux peindre des kilomètres de natures mortes et de paysages, ça ne suffit pas (3) ", ou Ne me prenez pas pour une usine, je fais ce que je peux. En ce sens, il prolonge son idée ici : " Ne dites jamais que j'ai beaucoup de tableaux ce n'est pas vrai". Il semble demander à son ami un soutien qui échapperait au mensonge, au rythme infernal de ce milieu qui mine son âme et l'empêche de créer en artiste, l'obligeant à reproduire une esthétique attendue et figée. Pour preuve de son attachement à cette idée, il y revient juste avant ses salutations dans une sentence impérative et grave : "Ne spéculez jamais". Dans cette lettre poignante, Nicolas de Staël souligne surtout la fragilité de ses forces, de manière très concrète, en évoquant les délais qui lui sont imposés : " Je ne peux pas descendre autant de tableaux en six mois".

Ce terme récurent dans l'expression du peintre, est analysé par Françoise de Staël : Cette expression triviale lorsqu'elle est mise en rapport avec un moment de tension spirituelle, revêt un autre sens : il s'agit bien chaque fois d'une élévation. "Descendre", s'entend comme descendre de l'idéal dans l'illumination de la couleur.

Être toujours à ces feux-là est consumant pour un homme (5). Nicolas de Staël confirme d'ailleurs la fatalité de ce point de vue dans notre lettre : " Je ne tiendrais pas le coup au-delà du 15 mai". Elle dit tout l'épuisement et toute la tension que subit le peintre, sans parler de la charge prémonitoire que cette phrase pourrait receler à l'aune son suicide, le 16 mars 1955. Il achève enfin sa lettre sur un constat lapidaire et sans appel : " Je suis au bout".

Au bout de sa quête de renouveau sans fin, au bout de ses toiles, de son ouvre ; à bout de forces. Le sens de cette phrase est évidemment multiple mais il décrit lui-même cette grave extrémité à laquelle il est parvenu : Je vais aller sans espoir jusqu'au bout de mes déchirements, jusqu'à leur tendresse. J'irai jusqu'à la surdité, jusqu'au silence et cela mettra du temps.

Je pleure tout seul face aux tableaux, ils s'humanisent doucement, très doucement à l'envers (6). Staël, Guy Dumur, Flammarion, Paris, 1975, p. Nicolas de Staël, Centre Pompidou, Paris, 2003, p. Lettre à Jacques Dubourg, le 6 novembre 1954. Nicolas de Staël - Lettres. Lettre à Jacques Dubourg, Antibes, le 26 février 1955.

Catalogue raisonné de l'oeuvre peint, Françoise de Staël, Éditions Ides et Calendes, Neuchâtel, 1997, p. Lettre à Pierre Lecuire, Antibes, le 27 novembre 1954. Consultez nos manuscrits La Galerie Autographes des Siècles est spécialisée dans la vente et l'expertise de lettres autographes et de manuscrits des grandes personnalités des siècles passés.

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