Autographe Lettre Signée

MIRABEAU Lettre autographe signée, de son exil à Londres (1784)


MIRABEAU Lettre autographe signée, de son exil à Londres (1784)
MIRABEAU Lettre autographe signée, de son exil à Londres (1784)
MIRABEAU Lettre autographe signée, de son exil à Londres (1784)

MIRABEAU Lettre autographe signée, de son exil à Londres (1784)    MIRABEAU Lettre autographe signée, de son exil à Londres (1784)

MIRABEAU Honoré Gabriel Riqueti, comte de. 1749 - 1791 - Écrivain, diplomate et homme politique, surnommé « l'Orateur du peuple ». Lettre autographe signée adressée à un proche - [Londres], 28 décembre 1784 - 2 pp. Sur un double feuillet in-8.

Sur le second feuillet, d'une autre main : « Mirabeau, London, 28 dec. Lettre de son exil londonien abordant des questions médicales. En août 1784, il part en exil, à Londres, accompagné d'Henriette de Haren, de Lucas de Montigny, son fils naturel et Jacques-Philippe Hardy, son secrétaire qu'il va congédier pendant son séjour. « Je vois bien que lorsqu'il n'y a ni services à rendre à tes amis, ni mémoires balloniques. [probablement par référence aux aérostats, que l'on expérimente alors pour la première fois]. À demander tu te rappelles tout au plus le nom de ceux qui t'aiment, et tu n'as pas la plus légère démangeaison de leur écrire. Mais moi qui brûle la fièvre au coin de mon feu et dont la poitrine, par sympathie je crois, souffre cruellement, je pense à toi parce que je me porte mal, et que tu te portes bien, ce qui fait dans mon âme compensation de plaisir et de peine, de sorte qu'en y joignant l'aimable convalescence de ma compagnie qui reprend sa force et sa beauté, je supporte avec une patience dont je suis moi-même étonné ma situation pénible.

Je m'en veux pourtant de ne t'avoir pas écrit depuis plusieurs jours et je ne m'absous pas en me disant que tu me dois une réponse. Je me dis au contraire que tout autre que le philosophique toi serait inquiet de moi ou fâché contre moi. Dans les deux cas, je puis te dire : frappe mais écoute. Plutarque, la fureur des combats ne doit pas couvrir la voix de la raison. A dater depuis les derniers jours du mois dernier, je suis occupé d'un travail, instant pénible et nécessaire qui a tellement rempli mon temps que mes journées n'y ont pas suffi ; j'ai pris plus de la moitié de mes nuits, ce dont mon Henriette, m'aurait bien dispensé et je me suis tué à ce métier.

Je n'ai plus un corps de fer comme autrefois et quoi que je sois de la trempe de ceux qu'un sentiment délasse d'un travail, la fatigue d'écrire après avoir écrit m'a toujours fait remettre au lendemain, et le repos absolu après la besogne m'était encore plus nécessaire le lendemain que la veille. Cela tient à ce que je sens qu'il m'est impossible de t'écrire brièvement et je m'imagine que ton amitié n'est point blessée de ce sentiment là. La froide raison peut répondre que cela vaut encore mieux que de ne pas écrire du tout ; mais ce n'est pas de toi que je crains cette réponse. A été tout aussi délicat et généreux que tu l'avais prévu.

Nous n'avons pu lui rien faire accepter ; il nous a renvoyé à la mort de mon père quelle que soit ma fortune, je ne pourrai pas payer le service qu'il m'a rendu en redonnant la santé à mon amie ; c'est pour moi le retour du bonheur. J'aime je l'assure, la médecine qui combat et qui chasse la maladie.

Comment veux-tu que ces gens là ne tiennent pas le genre humain bordé à leur service jusqu'à la fin des siècles. Quand on voit un d'entre eux nous rendre avec deux lignes d'écriture l'être chéri pour qui nous venons de trembler. Bien des superstitions se sont établies à moins de frais et sur des raisons plus légères. Servant vient de faire un livre contre eux qui me paraitrait être une conséquence fâcheuse pour la faculté si quelque chose pensait l'être.

Il me semble que depuis le chapitre de Montaigne et les sarcasmes de Molière ils n'ont guère été plus rudoyés. Je te prêterai cela à ton retour. Car tes quinze jours se prolongent cruellement. Adieu mon bon Ami, car en voilà beaucoup plus que tu n'en mets en quatre pages et je ne suis pas bien.

Le 20 septembre 1784, avaient paru les. Considérations sur l'ordre de Cincinnatus. Ouvre polémique, à laquelle avait collaboré Chamfort, et dont l'impression avait été accélérée par Benjamin Franklin cf. Lettre de recommandation du 7 septembre adressée par Franklin à Benjamin Vaughan. Mirabeau travaille également à une. Doutes sur la Liberté de l'Escaut. Ouvrage relatif à la question des frontières entre la Hollande et les Pays-Bas autrichiens. L'avocat Antoine Servant venait de publier ses. Doutes d'un provincial proposés à messieurs les médecins-commissaires chargés par le roi de l'examen du magnétisme animal. Suite à une guérison attribuée au magnétisme, il était devenu un fervent défenseur du mesmérisme et mettait en cause dans cet ouvrage la société royale de médecine. Petite fente au pli vertical, voir photos.
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