Juliette ADAM. Manuscrit autographe signé sur l'Alsace
Manuscrit autographe signé (entre 1904 et 1936) ; 8 pages in-8 (200 x 155) sur papier de brouillon, rédigé aux rectos seuls, accompagné d'une carte à l'adresse de l' Abbaye de Gif (Seine et Oise). Ses activités de salonnière avaient fait d'elle l'une des personnalités incontournables de la scène littéraire française du XIXème siècle. Amie de George Sand, elle publia les premiers romans de Paul Bourget, d'Octave Mirbeau... Avant de d'apporter son soutien à Pierre Loti, Alexandre Dumas fils ou encore Léon Daudet. Elle dévoile dans ce texte à la gloire de l'Alsace libérée, une facette plus politique de son personnage. La militante se réveille alors pour célébrer cette province martyre de la Grande Guerre à laquelle elle s'adresse directement : « Pour la seconde fois, depuis ta délivrance, je viens vers toi, notre Alsace! Je donne à ma vie, si vieille! La joie sans égale de te revoir libérée du joug qui fut aussi cruel à nos âmes vaincues qu'à toi prisonnière. Dans un hommage vibrant paru dans l'édition du 25 août 1936 du journal L'Action Française, intitulé M. Juliette Adam est morte, le journaliste rappelait l'implication de cette dernière dans la bataille pour l'Alsace et la Lorraine : « La victoire de 1918 et le retour à la mère-patrie des deux provinces perdues pour lesquelles elle avait tant lutté durant l'entre-deux guerres furent pour elle une grande joie.
On comprend mieux à la lumière de ce témoignage les envolées qui parsèment ce texte : « Ô sentinelle de notre plus protectrice frontière, ô gardienne de notre intellectualité gallo-romaine depuis 1871, j'ai prié, j'ai supplié Dieu pour que la victoire nous revienne et la majorité des envahisseurs de l'Alsace d'après tant de longues années a été expulsée de nos foyers par cette victoire. Mais n'en est-il pas trop resté, n'en revient-il pas un à un pour aider à la dénonciation de nos divergences fatales crées par l'occupation ennemie et par le temps? Certes, la grande âme alsacienne n'avait pas un instant cessé d'être française dans toute sa fidélité sublime. La carte qui accompagne le manuscrit est à l'en-tête de l'Abbaye de Gif (Seine et Oise), propriété qui fut acquise par Juliette Adam en 1904 et où elle vécut jusqu'à sa mort en 1936.
Dans cette missive qui accompagnait le manuscrit, elle évoque le statut compliqué de la Corse comme un écho à son texte sur l'Alsace.