Autographe Lettre Signée

Joseph VACHER / Lettre autographe signée / Tueur en série / Assassin / Prison


Joseph VACHER / Lettre autographe signée / Tueur en série / Assassin / Prison
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Lettre autographe signée « Joseph Vacher » au docteur Lacassagne [Prison de] Belley, le 30 Xbre [décembre] 1897, 4 p. In-8° sur papier quadrillé Anciennes traces d'adhésif sur les deuxième et troisième pages sans atteinte à la lecture, quelques petits défauts. Longue lettre Joseph Vacher, l'un des premiers tueurs en série français. D'une graphie anarchique et à l'orthographe approximative, le « Jack l'Éventreur du Sud-Est » rédige ses volontés avant son tout prochain transfert pour la prison de Saint-Paul de Lyon.

Personnage très instruit, Vacher commet toutefois de nombreuses entorses délibérées avec son orthographe, la conjugaison et les accords, jusqu'aux formules argotiques. Nous transcrivons la lettre telle qu'il l'a rédigée. « Dieu - Droit - Devoir.] Messieurs les Docteurs, Pour le second plan d'actualité il me reste à vous il nous reste les petites affaires les plus sérieuses - J'ai oublié la question (par exemple) du bonnet bi-bi ordinaire.

Ce n'est pas la moins importante dans mon affaire, quoioi qu'elle pourrait paraître (à certains) insignifiante. La providence qui seul me l'a donné, comme de ses mains, comme ainsi je vous l'ai expliqué. Me rappelle que quoiqu'en peau de lapin, elle en vaut bien une autre (peau de chien ou de boucain etc.) et il est tout naturel que je me soit servi à cet effet de ce que le hasard me faisait tomber le plus souvent sur la main.

J'ai réfléchi sur cette question, et comme mon affaire a une portée sur chacun je me suis dis : oui le bonnet il me le faut et aussi blanc que celui que j'ai à ma tête sur mes photografies, que j'ai eu à mon entrée. Je pensais acheter un chapeau pas cris [gris], car il y en a pas, peut-être, mais un des plus rapprochant, mais je me suis dit : « il faut dis-je, ne pas aller plus vite que les choses, que les profètes dans mon affaire et éviter autant que possible les aboiements de mes chiens car je ne suis pas moi aussi, sans en avoir et faire en sorte que ceux qui ont bonne voix (petit ou gros) ne se fasse entendre qu'à l'heure des matines.

Pour cela je me suis dit : Il faudrait que mes hommes, m'achète eux-mêmes le chapeau et m'apportent la casquette que je remporterais entre les mains à l'hospice, ployée, dans un comme dans un petit colis. Mais comme cette affaire est entre les mains de Dieu avant tout, je vous averti, que je demanderai 5 minutes de solitude pour visiter mon petit colis. Faites en sorte qu'il me soit le plus facile à visiter. Qu'il soit surtout fait pas les vautres. Je m'emporterais avec moi que la Bible de la main droite pliyee en colis. Ma chemise est lavée, bien que celle-ci se soit un peu usé elle est encore cholide. Je n'étoierais et batrai autant qu'il me sera possible avec ma brosse de la main droite mes autres effets que je dois emporter sur moi afin de laisser près du Rhône ce que j'ai ramassé près du Rhône. Je mettrai mon antique B. [ible] ployé dans une feuille blanche dans la poche de ma veste. Mes remèdes, livres et instruments seront remis à leur place dans la caisse en carton qui a déjà servi pour eux. (au bureau) y restera rangé dans mon sac. Quant à l'acordéon j'espère lui redonner de mes nouvelles. J'emporterais mon livret militaire et mon portefeuille que je demanderai à mon départ seulement à Mr le Juge d'Instructions en lui remettant pour joindre à mon sac la caisse du docteur. J'ai réfléchi aussi sur les lettres qu'on m'a demandées ou photografies.

Oui j'ai bien compris c'était pour éviter le contre coup de l'effet de l'huile de Mrs les Gons [cons]. Mais celles-ci pourvu qu'elles soit graissé c'est tout ce qu'il faut car elles aussi s'endurcissait de nouveau au bureau d'Instructions à côté du fourneau de Mr Fourquet.

Je crois que c'est tout. Sergent réformé devenu vagabond, Joseph Vacher est considéré, après Martin Dumollard, comme l'un des tout premiers tueurs en série français. Bien qu'il ne fût condamné que pour un seul meurtre, il en avoua 11 et resta soupçonné d'être l'auteur d'une cinquantaine de crimes particulièrement sadiques, dont l'égorgement d'au moins vingt femmes et adolescents, par la suite mutilés et violés. À la rédaction de cette lettre, Vacher se trouve à la prison de Belley (dans l'Ain), pour être entendu par le juge d'instruction Fouquet.

Moins de trois mois auparavant, au début d'octobre 1897, il fait ses premières confessions, promettant plus de détails en échange de la publication de sa lettre d'aveux dans Le Petit Journal, le Lyon républicain (qu'il lit régulièrement), Le Progrès de Lyon et La Croix. Cela provoque un retentissement médiatique considérable de ses crimes dans la presse écrite française et étrangère. Sachant son transfert imminent pour la prison Saint Paul de Lyon, il rédige ici ses instructions au docteur Lacassagne qu'il doit retrouver aux côtés des docteurs Pierret et Rebatel chargés de l'examiner. Son cas, dès son procès (tenu en octobre 1898), fera l'objet d'un vif débat sur le thème « santé mentale et responsabilité pénale ». Le rapport du docteur Lacassagne souligne le degré d'atrocité des crimes reprochés à Vacher, et conclut : « Vacher n'est pas aliéné ; il est absolument guéri et complètement responsable des crimes qu'il a commis et avoués.

» Il est finalement condamné à mort et guillotiné sur le Champs-de-Mars de Bourg-en-Bresse le 31 décembre 1898. Le personnage de Joseph Bouvier, interprété par Michel Galabru dans le film Le Juge et l'assassin (1976), de Bertrand Tavernier, est inspiré de Joseph Vacher. Les lettres de Joseph Vacher en mains privées sont de toute rareté.


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