Je vous remercie au nom de Grenier de votre hospitalité charmante. Nous viendrons vers le 25,26,27, approximativement.
Le Courrier Français me fait toujours des avances, et son dossier est toujours en train. Je tâcherai d'aller à Rivaulde, sans lacher Grenier. A la fin de la semaine prochaine nous allons en Normandie embrasser. [Louis] Anquetin et Claude Monet. De la nous repassons par Paris. [Albert] Grenier revient embrasser la femme de ses pensées, (pendant ce temps je vais à Rivaulde) [.] Mon plan de travailler tout l'été et reposer l'hivers a raté complètement. Les intempéries, et ma rousse [Suzanne Valadon] m'ont assez énervé.. Je m'allège en canotant ferme entre les moulins de Villiers, qui ressemblent à des fusains de demoiselle. Je vous embrasse et vous prie d'en faire autant avec bonne-maman [Léonce Tapié de Céleyran].Bien qu'il se fréquentent depuis les cabarets et ateliers la butte Montmartre, Toulouse-Lautrec séjourne dès l'été 1886 chez le couple Grenier (Albert, lui-même peintre, et Lili), propriétaires d'une auberge à Villiers-sur-Morin. Le couple invite leurs amis, anciens de l'atelier de Fernand Cormon : Louis Anquetin, Henri de Toulouse-Lautrec, Émile Bernard, Vincent Van Gogh, et apporte à Villiers leurs fêtes parisiennes - qui valut à Villiers-sur-Morin le nom de « Vallée des peintres ». Comme évoqué dans la lettre, Toulouse-Lautrec alterne en effet à cette époque les séjours chez Anquetin à Etrepagny (Normandie) et chez les Grenier à Villiers-sur-Morin. Après avoir eménagé dans la même maison que celle de Toulouse-Lautrec, Suzanne Valadon (pseudonyme de Marie-Clémentine Valadon) devient le modèle du peintre mais aussi sa maîtresse.
Il fera d'elle, entre autres, le célèbre portrait intitulé Gueule de bois. Elle l'accompagne partout pendant ses escapades nocturnes.
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