Autographe Lettre Signée

François-René de CHATEAUBRIAND / Lettre autographe signée / Le Génie / Sorel


François-René de CHATEAUBRIAND / Lettre autographe signée / Le Génie / Sorel

François-René de CHATEAUBRIAND / Lettre autographe signée / Le Génie / Sorel   François-René de CHATEAUBRIAND / Lettre autographe signée / Le Génie / Sorel

Lettre autographe signée « C » à Louis de Fontanes? In-8° Discrète trace d'onglet. Riche et remarquable épître d'un Chateaubriand désabusé, évoquant entre autres Le Génie du christianisme. « J'ai été errant mon cher ami, et n'ai voulu répondre à votre bonne lettre qu'en rentrant dans ma vallée.] Moi je suis vieux comme Hérode.

Je ne rêve plus qu'histoire du temps passé. Je ne suis plus amoureux que d'Agnès Sorel dont j'ai des cheveux qui font honte aux miens tant ils sont jeunes et blonds. Il faut finir, mon cher ami. Il faut s'en aller : voici un mois d'octobre qui arrive avec ce maudit 4 [allusion à sa date d'anniversaire, Chateaubriand vient de fêter ses 44 ans] qui m'a apporté encore une pesante année.

Je n'en suis guère plus sage, mais je me lamente, et jette un regard en arrière. Je travaille beaucoup, et je me hâte d'abandonner le reste, de peur d'être abandonné. Nous allons passer deux mois de suite à la Vallée. [Joseph] Joubert, qui ne va pas à Villeneuve, vient ici lundi prochain. Il y restera quelques temps [.

J'ai fini l'affaire du Génie du Ch [ristianisme]. Il est à vous maintenant. Dans 3 ou 4 ans cela sera une bonne affaire ; aujourd'hui cela me gêne et m'oblige à des sacrifices [. Elles sont du plus grand comme du plus vif intérêt. Nous allons voir des évènements extraordinaires [allusion au revers de l'armée napoléonienne].

Revenez vite parmi vos amis. Je ne sais trop si cette lettre vous trouvera où je l'adresse. Dans ce cas présentez, je vous prie, mes respectueux hommages à vos hôtes.

C Ce 9 7bre 1813 ». Reclus dans sa Vallée-aux-Loups après ses nombreux déplacements et son voyage en Orient, Chateaubriand y commence la rédaction de ses Mémoires en 1809. L'affaire du Génie du christianisme (paru à l'origine en 1802), dont il est ici question, est relancée tardivement par la publication des Martyrs, épopée en prose qu'il publie en 1809.

L'écrivain souhaite y montrer, en pratique, les beautés du christianisme défendues dans l'apologie. Les Martyrs suscitent une véritable affaire à tel point qu'un comité de censure, piloté par Fouché, demande aussitôt des modifications. Le nom même de son auteur n'est pas mentionné à l'occasion des Prix décennaux de l'Institut, en 1811. Napoléon a exigé, en parallèle, un réexamen au sujet du Génie du christianisme.
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