
L'Artiste avait précédemment publié trois poèmes des Fleurs du mal peu avant notre lettre, le 10 mai 1857 : L'Héautontimoroumenos, L'Irrémédiable et Francisca mea laudes. Je vous enverrai la moitié de la copie à 2 heures, et je vous posterai la fin à l'heure du dîner. Ayez l'obligeance de me dire si cela peut suffire comme rapidité.
Un total de 8 col. Je suis sûr de mon exactitude. Ou à la personne chargée de la mise en pages de l'Artiste. Baudelaire, très jeune, s'enticha d'elle. En 1846, âgé de 25 ans, le poète entreprit de courtiser sa belle-sour et lui envoya son Choix de maximes consolantes sur l'amour avec une lettre galante à demi-mot, dans laquelle il se présente comme « un partisan de l'amour d'Antony », autrement dit de l'adultère, et invite l'épouse de son demi-frère à « être [s]a providence dans la carrière qui s'offre à [lui] par le canal de l'amour. Pour Claude Pichois, il s'agit là d'un « jeu gentiment pervers », voire d'une « ironique vengeance », visant à l'embarrasser et à provoquer son demi-frère, qui a approuvé sa mise sous tutelle. Que Baudelaire fût épris de Félicité ou non, il fit d'elle sa muse, puisqu'elle lui inspira un petit « cycle » de trois poèmes, étudiés récemment par Andrea Schellino - et qu'elle passe également pour avoir servi de modèle au personnage de Mme de Cosmelly dans la nouvelle La Fanfarlo, parue en 1847.Après la mort d'Alphonse, en 1862, Félicité renoua avec Caroline Aupick, installée à Honfleur. Ce fut elle qui tint Charles Asselineau au courant de l'état de santé puis de la mort de la mère de Baudelaire durant l'été 1871. Elle hérita d'une partie des biens de Mme Aupick en 1871, et en particulier de documents intimes et de lettres de jeunesse de Charles, qui furent conservés dans sa famille après sa mort en 1902. » (Source : Alde, notes à propos de « Souvenirs provenant de Félicité Baudelaire »).