Zola fait parvenir les dernières épreuves de La Vérité en marche à son éditeur et le hâte de publier au plus tôt. « Mon cher ami, je vous envoie toute la Vérité en marche, définitivement corrigée, et il est inutile qu'on me renvoie de nouvelles épreuves. Seulement, avant de donner le bon à tirer, je vous prie de faire revoir avec soin mes dernières corrections. Vous me ferez plaisir en activant le tirage le plus. [vite] possible car, pour toutes les raisons que vous savez, il est désirable que nous paraissions tout de suite.
Veuillez donc donner des ordres en conséquence. Voulu par Émile Zola, La Vérité en marche réunit les principaux textes d'engagement de l'écrivain dans l'affaire Dreyfus, dont le célèbre « J'accuse. », paru en une dans le numéro du 13 janvier 1898 du journal L'Aurore.
Si Zola enjoint son éditeur à publier l'ouvrage aussitôt que possible, rappelons que le Sénat avait voté cinq semaines plus tôt une loi d'amnistie protégeant les conjurés militaires et civiles responsables du complot contre Dreyfus de toute poursuite judiciaire. L'écrivain souhaite ainsi, en contrepied de la loi votée par le Sénat, peser autant que possible dans l'opinion publique. Fasquelle a respecté la volonté de Zola puisque l'ouvrage est publié dès le 16 février, le dernier paru du vivant de l'écrivain.